Les investissements dans les bureaux belges ont atteint leur plus bas niveau en dix ans en 2023, avec seulement 800 millions d'euros investis dans l'ensemble de l'année. Cette tendance s'explique en partie par la montée des taux d'intérêt, qui a dissuadé les investisseurs.
Les chiffres publiés par le consultant CBRE révèlent que seuls 805 millions d'euros de transactions ont été enregistrés pour les bureaux en Belgique l'année dernière, marquant ainsi la plus faible performance depuis plus d'une décennie. En comparaison, les investissements dans les bureaux s'élevaient à 1,3 milliard d'euros en 2013.
Si l'on élargit la perspective pour inclure toutes les classes d'actifs immobiliers, y compris le secteur commercial, de la santé et de la logistique, les investissements totaux en 2023 se sont élevés à 2,5 milliards d'euros, bien en deçà des 8,5 milliards de l'année précédente. Cette baisse place également l'année 2023 parmi les moins performantes depuis 2013, où les investissements dans l'immobilier professionnel belge se chiffraient à 2,2 milliards d'euros.
Malgré l'absence de données comparables à celles de 2022, la tendance reste pessimiste. Les chiffres de 2023 sont en deçà de la moyenne des cinq dernières années, qui se situe généralement entre 4 et 5 milliards d'euros d'investissements, selon Arnaud Smeets, directeur du marché des capitaux BeLux chez CBRE.
La méfiance à l'égard des bureaux se traduit également par une diminution de leur part dans l'ensemble des transactions immobilières en Belgique. En 2013, les bureaux représentaient 60% des investissements immobiliers dans le pays, mais cette part est tombée à 32% dix ans plus tard.
Cette défiance envers le marché des bureaux a incité les investisseurs à se tourner vers de nouvelles classes d'actifs, telles que les sciences de la vie ou les data centers, qui offrent des flux de trésorerie plus sûrs dans le contexte actuel. La résistance des bureaux de qualité à Bruxelles à attirer des locataires à long terme souligne leur importance continue en tant que classe d'actifs.
La faible attractivité des bureaux en 2023 a été exacerbée par l'absence d'investisseurs étrangers sur le marché, ces derniers préférant attendre une meilleure visibilité sur la situation économique et financière dans un contexte de hausse rapide des taux d'intérêt. Cette situation a ouvert la voie à une plus grande implication des family offices et des fonds de private equity belges sur le marché immobilier national.
Cependant, malgré ces défis, des transactions importantes sont en cours et devraient se concrétiser en 2024. Par exemple, le rachat d'une vingtaine de bâtiments de la Commission européenne par le fonds Cityforward représente un investissement de près d'un milliard d'euros. De plus, l'OPA de TPG sur Intervest devrait également se conclure au premier semestre de l'année à venir.
Pour que l'année 2024 soit plus favorable, la stabilité économique et financière est indispensable. La volatilité des taux d'intérêt et les incertitudes géopolitiques représentent les principaux risques pour le marché immobilier. Malgré ces défis, l'optimisme persiste quant à une reprise des investissements immobiliers en Belgique dans les années à venir.